Choisir plutôt que subir
Nous sommes face à des défis majeurs qui s’imposent à nous : épuisement des ressources naturelles, changements climatiques, inégalités sociales… Comment choisirons-nous à Marchin de contribuer à un modèle de société mieux adapté à ces nouveaux enjeux ? Comment se déplacer, s’alimenter, se chauffer, travailler… de manière réellement durable à Marchin ?
Ces questions et leurs réponses dépassent de loin les murs de l’administration communale. Elles sont déjà portées et expérimentées par des citoyens. Elles ouvrent la voie à des changements positifs pour le quotidien de tous. Nous revendiquons l’évolution du système actuel, centré sur toujours plus de production et de consommation, vers un nouveau modèle intégrant les limites de la planète et soucieux d’une prospérité réinventée. Cette transformation fondamentale ne s’opèrera pas du jour au lendemain ! Elle doit être adaptée à l’échelle de notre territoire et planifiée dès maintenant. Pour passer à ce changement, les initiatives portées par la commune gagneraient à être plus ambitieuses. Elles devraient insuffler l’idée et la faisabilité du « moins de biens, plus de liens ».
Pour opérer cette transition écologique de la commune, nous proposons 5 thématiques de réflexions et d’actions comme porte d’entrée.
Gestion Communale
Nous pensons que le dynamisme de notre commune doit se mesurer au sérieux réservé au suivi des projets plutôt qu’à l’énumération d’actions pour lesquelles elle a répondu à l’appel des pouvoirs subsidiants. Les différentes expériences menées sur la commune (plan de mobilité, plan de cohésion sociale, GAL, Contrat rivière, Contrat programme du centre-culturel…), doivent être coordonnées vers une vision à long terme. Le tout couplé avec un plan financier pluriannuel, jalonné par des objectifs concrets et régulièrement évalués.
La mobilisation citoyenne doit être recherchée, accompagnée et soignée par des élus soucieux d’en appliquer les principes d’objectivité et de transparence pour eux-mêmes et pour l’administration. L’information doit être continue, les outils de communication accessibles, adaptés et renouvelés et les modes d’intervention professionnalisés.
Contribuer à faire vivre la démocratie à l’échelon le plus proche des gens, de leurs préoccupations, de leurs projets, de leurs rêves même, ça se travaille ! Nous voulons rendre la démocratie communale plus transparente, rétablir un cadre clair et rendre l’accès à l’information plus aisé, en allant au-devant des attentes des habitants.
Cadre de vie
L’aménagement du territoire dans notre commune, voilà bien du concret pour chacun de nous. Le lien entre environnement et qualité de vie s’y noue de manière évidente. Or, le paysage marchinois est en évolution : étalement urbain, altération des terres agricoles, dépendance accrue à la voiture, construction de nouvelles infrastructures… Nous nous interrogeons sur les limites de ce développement et pensons que ces évolutions ne devraient pas altérer la qualité de la vie.
L’aménagement du territoire se traduit par une série de dispositions à valeur réglementaires et de plans d’aménagement portant la vision stratégique de la commune. Ces différents outils gagneraient à être mieux connus et plus compréhensibles pour les habitants, premiers « utilisateurs » du territoire. Cela nécessite un effort pédagogique de la part de la commune, afin que les citoyens en saisissent mieux les enjeux et puissent, ainsi, reprendre une certaine « maîtrise » de leur cadre de vie.
« Maîtriser son cadre de vie » c’est aussi réfléchir à ce qui, dans notre environnement, a des impacts sur la santé. Nous rejoignons les citoyens qui se posent des questions sur la dangerosité des produits utilisés dans les champs et les jardins (risques réels sur les habitants et la biodiversité, combinaison de ces différents produits, alternatives aux pesticides…)
Énergie
L’énergie est devenue la question sociale du XXIe siècle. Il est temps d’entrer dans notre époque et de relever ses défis. De manière urgente et prioritaire, nous avons à nous préparer à la hausse des prix en veillant à ce que l’énergie soit accessible à tous. Cela demande de penser et gérer le présent mais également d’anticiper l’avenir de Marchin dans 10, 20 et 50 ans. Il s’agit aussi de diversifier les stratégies qui nous permettront d’atteindre des objectifs ambitieux d’efficacité énergétique.
Citoyens, collectivités, administration et entreprises, nous pouvons tous contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. Mais lorsqu’il s’agit d’y consacrer une part de notre budget, nous ne sommes pas tous égaux ! Veiller à ce que l’accès à l’isolation et aux énergies renouvelables soit applicable à toutes les catégories de la population demande de la créativité, de l’encouragement au « faire soi-même » et de la curiosité. Nous voulons que chaque marchinois puisse mesurer le chemin parcouru et la route qu’il reste à accomplir ensemble vers une autonomie énergétique de la commune.
Consommation
Des pommes importées du Chili, des appareils électroménagers irréparables parce que « programmés » pour une durée de vie limitée, des services de vente déshumanisés dont la sous-traitance délocalisée se soucie peu des conditions de travail de ses employés… Combien de temps allons-nous encore tolérer les effets dévastateurs des échanges commerciaux actuels sur notre environnement, notre santé et notre qualité de vie ? Nous pensons qu’il faut tendre vers une relocalisation de la production et de la distribution pour limiter les transports et retrouver du sens et de la convivialité dans nos échanges. Une commune peut mettre en place des incitants, faciliter la production locale et le commerce de proximité. Des alternatives existent déjà, valorisons-les et cherchons à les multiplier !
Savoirs
Nous croyons au changement par l’exemple plus qu’aux discours culpabilisants et catastrophistes. Mais pour adopter, il faut d’abord être conscientisé. Les mesures prises par les autorités politiques en faveur d’une consommation responsable doivent s’accompagner d’une démarche d’éducation sur le long terme. Tout le monde est porteur de savoirs ! Ces savoirs sont complémentaires et diversifiés, c’est ce qui fait leur richesse. La valorisation, l’échange et la transmission des connaissances, des compétences et des techniques sont possibles à partir du moment où elles peuvent s’exprimer, se rencontrer, se mélanger dans des lieux et moments prévus à cet effet.
La mixité des genres, des cultures et des générations sur notre territoire est à encourager. Elle facilite l’accessibilité aux savoirs, soutient l’émancipation de chaque individu, permet de s’affranchir de la domination de la culture de masse, libère de l’illusion de la recherche de bonheur par la consommation et stimule le sens critique indispensable pour faire ses choix de manière autonome…
A l’heure de l’uniformisation avec le développement de la technologie qui nous montre ses performances tout comme ses limites, nous pensons que le progrès passe par le partage convivial des connaissances. Les solutions nouvelles doivent tenir compte des enseignements passés. Bien que remis au goût du jour, les savoirs ancestraux sont en voie de disparition. Sachons les cultiver.
Solidarités
Les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Le fossé se creuse et les inégalités sociales s’accentuent. L’insuffisance de revenus limite l’accès aux besoins de première nécessité pour une part grandissante de la population. Ainsi, lors des épisodes de grands froids qui ont marqués ces derniers hivers, au sein même de notre commune, une chaîne de solidarité s’est crée pour répondre à des situations urgentes. Cette mobilisation démontre notre faculté à trouver ensemble des solutions aux difficultés. Mais elle illustre aussi à quel point il est nécessaire d’être organisé et révèle la nécessité de rendre aussi proche, aussi visible, la cause humanitaire pour les citoyens de l’autre bout de la planète.
La commune ne peut être la seule opératrice de solidarités. Les initiatives citoyennes méritent d’être soutenues sans être récupérées. A son niveau, la commune peut intensifier l’habitude de réfléchir et d’agir collectivement, renforcer les liens entre les personnes, organiser l’accès aux ressources pour lutter contre l’isolement et la solitude ici et ailleurs dans le monde. Nous pensons que le CPAS, agent rassembleur des différents acteurs sociaux du territoire, doit pouvoir tracer les lignes de sa politique en partant des solidarités « chaudes » activées par les citoyens. Son projet devrait davantage rechercher l’engagement des habitants, être défini sur le long terme, avec des moyens clairs.
100 marchinois·es racontent nos lignes de force. Épisode 1
Enjeux – Gestion communale
100 marchinois·es racontent nos lignes de force. Épisode 2
Aménagement du territoire – Énergie
100 marchinois·es racontent nos lignes de force. Épisode 2
Consommation – Culture – Solidarité
Débat télévisé du 03/10/18
Les têtes de liste des 4 groupes de Marchin. Une belle manière d’entendre parler de nos lignes de forces !